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Cabinet d'orthophonie bonjour!

25 juin 2014

une présentation qui n'en est pas vraiment une...

Diplômée de quelque part en France, depuis une quinzaine d'années (je préserve mon anonymat), avec des déménagements, des réorientations, des changements de statut, des arrêts maternité prolongés, j'ai longtemps souffert, comme beaucoup d'entre nous, de l'impression d'être une usurpatrice. De faire semblant de m'y connaître en jargonnant un peu, de me rattraper péniblement aux branches, et par je ne sais quel miracle, retomber sur mes pattes: des patients et parents de patients globalement satisfaits, des retours plutôt positifs. Des enfants en général contents de se pointer chez moi, même si, bien sûr, et ceci n'engage que moi, pas la profession entière, cette obsession de vouloir faire du tout ludique me dérange un peu aux entournoures. Je fais de l'orthophonie dite conventionnelle, et ceci passe parfois par un entraînement (si si!) qui fait soupirer les enfants, plus désireux d'entamer une partie de Dobble.

Bref.

Au cours des années, des changements de poste, peu à peu j'ai pris de l'assurance,ça m'est venu progressivement, sans y penser. Un matin on se réveille, et on ne se sent plus déstabilisée par un papa un peu relou, par une psychologue scolaire qui veut vous faire sentir qu'elle, elle sait ce dont Machin a besoin (fais voir ton WISC, plutôt?), par une vieille dame à domicile (son domicile, pas mon domicile) qui ne fait rien de sa journée, mais qui rouspète pour 5 minutes de retard, par un monsieur frontal un peu (beaucoup) effronté*. Et c'est bon aussi (pas le monsieur frontal, hein?). J'ai dit plus d'assurance et de confiance, on oublie le doute perpétuel, le sentiment d'usurpation et on ne garde que le questionnement. Ce qui laisse la place pour un positionnement plus solide et stable auprès du patient. Sécurisant pour tout le monde. Peut-être qu'on me l'a dit quand j'étais plus jeune, et puis je n'ai pas entendu, pas retenu, c'est comme ça... Mais ça ne m'empêche pas aujourd'hui d'avoir envie de l'écrire, de le raconter. Raconter, au fil des pensées et des événements, le quotidien d'une orthophonisse, oups, d'une orthophoniste lambda.

*Par contre je l'ai pleurée, ma dame malade, (putain de SLA), morte au bout d'une longue agonie. Il y a des choses auxquelles on ne se fait pas, jamais...

 

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